« Inscrit au cœur de nombreuses réglementations, le réemploi apparaît comme un modèle d’avenir pour la performance environnementale des bâtiments (réduction des déchets et du carbone, sobriété de matières). Mais son usage demeure encore trop sporadique, ponctuel, et ne lui permet pas de développer pleinement ses bénéfices.Appréhender le réemploi de matériaux et équipements à l’échelle de tout un patrimoine immobilier semble une piste intéressante pour « en faire de plus en plus, de mieux en mieux » et l’inscrire dans une démarche globale, fiabilisée et, partagée par tous les acteurs du bâtiment. » Explications par Mihaela Galliot & Karine Jevelot, activement impliquées dans l’immobilier durable.
D’une application ponctuelle à une stratégie plus globale
Envisager le réemploi de matériaux et équipements sur un seul projet ou au sein d’un ensemble de bâtiments ne produit pas les mêmes effets. Dans le 1er cas, le réemploi ne peut s’appliquer qu’au cas par cas, dans le cadre d’une démarche ponctuelle. Alors que déployé au sein d’un ensemble de bâtiments, parfaitement connus de leurs propriétaires ou de leurs gestionnaires, le réemploi peut devenir un modèle qui s’inscrit dans unepolitique environnementale globale. Il bénéficie en outre de nombreux atouts : déploiement transversal, décisionnaire unique, facilité accrue d’engager tous les acteurs dans la même direction, objectifs plus ambitieux et retours d’expérience plus fructueux. Dans ce cadre, l’économie circulaire devient alors un axe fort de la stratégie des gestionnaires ou des propriétaires du patrimoine.
Plus de fluidité dans la démarche, une vision centralisée
Dans le cas de réemploi entre bâtiments d’un même patrimoine immobilier, le périmètre est connu, maîtrisé. Ce qui fluidifie la démarche et facilite l’atteinte des objectifs fixés. De plus, les synergies créées entre les bâtiments peuvent être centralisées par un Ressource Manager qui, à l’instar d’un Asset Manager, dispose d’une précieuse vision d’ensemble du patrimoine : types de bâtiments et état, disponibilité et compatibilité des matériaux ou équipements, identification des bons acteurs et des matériaux à haut potentiel… Placé au cœur de toutes les démarches de réemploi, il est également en mesure d’améliorer et d’optimiser la synchronisation des plannings des projets, le choix les matériaux, et la gestion logistique associée en termes de stockage, de reconditionnement et de transport. In fine, la maîtrise de tous ces aspects permet de prolonger la durée de vie des matériaux et de décaler d’autant l’achat de matériaux neufs, avec à la clef des gains financiers conséquents !
L’implication de tous les acteurs dans l’essor du réemploi
Enfin, dans ce modèle de réemploi « globalisé », de nombreux acteurs participent chacun à leur façon, à l’essor de l’économie circulaire sur le marché de l’immobilier. Les acteurs en première ligne – comme les équipes de maintenance, les directions techniques et financières, les compagnies d’assurance… – agissent dans le concret. Ils trouvent sur le terrain des solutions qui rendent possible le réemploi et répondent au cahier des charges. Dans un deuxième temps, les fabricants et les industriels devront eux aussi répercuter dans leurs pratiques l’essor de ce nouveau modèle et concevoir dès le départ des produits plus vertueux.
Déployée et maitrisée à l’échelle d’un patrimoine, la démarche de réemploi fera progresser l’ensemble des acteurs de l’immobilier et entraînera la diffusion de ce modèle.
Cette approche globale vous intéresse ? Sachez que votre première démarche de réemploi entre bâtiments d’un même patrimoine dessinera les contours de votre futur modèle. C’est pourquoi il est très important de bien y réfléchir en amont. Engagées dans la mise en œuvre des modèles de l’économie circulaire (groupes de travail, conseil auprès de grands acteurs du bâtiment), Blue Idea et Karine Jevelot vous proposent un accompagnement sur-mesure.